SGCAF – Spéléo Club de Grenoble – Mines et carrières

Mines & carrières
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Le mot de Raphaël

MINES ET CARRIERES
(texte : Raphaël Charruel, SGCAF)

Si le spéléologue stricto sensu s’intéresse aux vides creusés naturellement par l’eau, la lave, etc…, parcourir les mines et les carrières n’en est pas moins que de la spéléologie. Appelés cataphiles à Paris, ou minéphiles dans un récent article du Postillon (n°45, Avril 2018). La différence entre une mine et une carrière est subtile, et n’a lieu que par le matériau exploité: si ce dernier relève des substances concessibles ou non. Les mines et carrières abandonnées sont documentées plus ou moins bien selon les régions, mais c’est cependant toujours sous forme « d’aléas », de « risques », ou de « désordres ».

Il y a un manque de reconnaissance des vides souterrains artificiels. Autant du point de vue de la connaissance de leur état que celle de leur histoire. Quelles qu’elles soient, les mines et les carrières permirent à leur région de se développer et sont une source primordiale de leur enrichissement, c’est d’abord pourquoi elles méritent d’être étudiées. D’autre part, n’ayant que peu ou pas subi de réaménagement notoire depuis leur abandon, on retrouve de nombreux vestiges de leur exploitation ou de leurs éventuelles réutilisations (champignonnières, entre autres). Des outils, véhicules, incongrus ou objets du quotidien qu’il peut être surprenant de retrouver dans un tel endroit, se combinent à diverses inscriptions, documents, ou affiches, et nous apprennent alors l’aspect social, la petite histoire des ouvriers de la mine.

On ignore le nombre exact de personnes passionnées de mines et de carrières. Des regroupements légaux existent sous forme d’associations de mise en valeur de ce patrimoine méconnu (la SEADACC, l’OCRA, l’APHID,…) mais la plupart d’entre eux restent discrets du fait de l’illégalité de cette pratique, spécifique à la France puisque le mining est une activité reconnue dans nombre de pays où les carrières et les mines abandonnées sont classées comme terrains d’aventure. On ne peut cependant plus négliger l’essor de cette pratique maintenant que l’on peut voir un nombre conséquent de sites internet, de galeries photos sur Instagram, Flickr, Facebook, dédiés au mining. C’est ainsi que l’époque du grand spectacle s’est emparée d’une activité pourtant à l’origine clandestine où chacun s’autogérait. Hélas, cela discrédite l’activité et ses adeptes: toutes ces dérives ont provoqué un renforcement de la défiance, à juste titre, de passionnés par rapport à d’autres. Trop nombreuses, aussi, sont les mines ou les carrières aujourd’hui rendues inaccessibles du fait d’une sur-fréquentation, de personnes mal informées, ou mal intentionnées.

C’est pourquoi l’activité mines & carrières en club de spéléo est importante: il est important de transmettre un savoir historique et technique au sein des spéléologues, afin d’avoir un public plus averti, mieux se regrouper autour de l’activité du mining, et ainsi mieux l’encadrer. Avoir une structure référente pour mobiliser un contingent de personnes compétentes en cas d’accident de personne en mine est aussi une utilité non-négligeable! Le rayon d’action n’est pas vraiment limité, puisque l’on s’intéresse à toute mine ou carrière dont le matériau a pu ou non être extrait dans les Alpes. Déjà, pour l’Isère, la somme de travail est conséquente au vu de la diversité d’exploitations qu’y s’y sont déroulées : le ciment, le fer, l’argent, la molasse, … Autant d’histoires différentes que la diversité de paysages qui composent notre département.

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